Causer, c'est aborder tous les sujets sans avoir l'air de les prendre corps à corps, c'est mêler l'enjouement à la sagesse, c'est habiller le simple bon sens de cette courtoisie et de cette politesse qui le rendent séduisant; c'est glisser l'avis judicieux au milieu d'une phrase légère ou plaisante;
causer, c'est savoir allier la raison sans rien de vulgaire à la finesse, à l'élégance sans négligence ou prétention;
causer, c'est avoir sa manière de dire, son esprit à soi, tout en gardant le désir de faire valoir celui des autres.
Avoir de l'esprit et faire de l'esprit sont deux choses bien différentes. Il arrive trop souvent que l'esprit qu'on veut avoir gâte celui qu'on a.
Causer avec facilité et grâce ce n'est pas dire beaucoup, mais bien dire; cet amour excessif du toujours parler, de trop parler, entraîne à beaucoup de sottises.
Il y a des personnes qui ne connaissent ni point, ni virgule dans leur causerie et dont la langue marche comme les baguettes d'un tambour.
Elles voient tout, savent tout, connaissent tout, elles éclaireraient le soleil, et en attendant elles sont le catéchisme ambulant de la conversation, avec demandes et réponses toujours prêtes. Il n'y a rien de fatigant.
Et puis dans ces intempérances de langage; ces excès de paroles qui sortent des lèvres comme un flot mal contenu, il est difficile de rester bon, indulgent, généreux, de ne pas exercer sa langue contre le prochain.
Combien d'ennemis on se fait ainsi sans y prendre garde? Une saillie amère est le poison de l'amitié. Heureuses les natures d'élites qui ont tant et tant d'esprit à leur service qu'elles restent toujours spirituelles sans jamais être méchantes...
causer, c'est savoir allier la raison sans rien de vulgaire à la finesse, à l'élégance sans négligence ou prétention;
causer, c'est avoir sa manière de dire, son esprit à soi, tout en gardant le désir de faire valoir celui des autres.
Avoir de l'esprit et faire de l'esprit sont deux choses bien différentes. Il arrive trop souvent que l'esprit qu'on veut avoir gâte celui qu'on a.
Causer avec facilité et grâce ce n'est pas dire beaucoup, mais bien dire; cet amour excessif du toujours parler, de trop parler, entraîne à beaucoup de sottises.
Il y a des personnes qui ne connaissent ni point, ni virgule dans leur causerie et dont la langue marche comme les baguettes d'un tambour.
Elles voient tout, savent tout, connaissent tout, elles éclaireraient le soleil, et en attendant elles sont le catéchisme ambulant de la conversation, avec demandes et réponses toujours prêtes. Il n'y a rien de fatigant.
Et puis dans ces intempérances de langage; ces excès de paroles qui sortent des lèvres comme un flot mal contenu, il est difficile de rester bon, indulgent, généreux, de ne pas exercer sa langue contre le prochain.
Combien d'ennemis on se fait ainsi sans y prendre garde? Une saillie amère est le poison de l'amitié. Heureuses les natures d'élites qui ont tant et tant d'esprit à leur service qu'elles restent toujours spirituelles sans jamais être méchantes...
Auteur : Noémie Dondel Du Faouëdic (1906) dans : "Le journal d'une pensionnaire en vacances"
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